La donnée est devenue un actif stratégique. Elle influence les décisions, la compétitivité et même la conformité réglementaire. Mais l’explosion des volumes rend sa gestion complexe (International Data Corporation (IDC) prévoit 175 zettaoctets en 2025).
La Business Intelligence (BI) n’est pas seulement une affaire d’outils : c’est un ensemble de bonnes pratiques. Voici 10 leviers concrets pour 2025, expliqués avec des exemples chiffrés et des cas issus de secteurs variés (banque, distribution, industrie).

 

 

Mettre en place une gouvernance claire

La gouvernance des données, c’est définir des règles simples et partagées :

• Qui possède la donnée,
• Qui peut la consulter,
• Comment vérifier sa fiabilité.

Exemple : chaque rapport BI indique la source et la date de mise à jour. Cela évite qu’un directeur utilise une donnée vieille de 6 mois en croyant qu’elle est récente.

Chiffre clé : Une enquête (Datanami, 2024) révèle que 20 % des entreprises ont subi au moins deux incidents graves de qualité en 6 mois. Des erreurs qui coûtent cher en temps et en crédibilité.

Formaliser des  » contrats de données »

Un contrat de données est un accord clair entre celui qui produit (par ex. la DSI) et celui qui consomme (par ex. le service marketing). On y précise : format, fréquence (temps réel ou quotidien), et niveau de qualité attendu.Un contrat de données est un accord clair entre celui qui produit (par ex. la DSI) et celui qui consomme (par ex. le service marketing). On y précise : format, fréquence (temps réel ou quotidien), et niveau de qualité attendu.

Résultat : moins de surprises, plus de confiance.

Chiffre clé : Une étude Fivetran (2024) estime que la mauvaise qualité coûte en moyenne 406 M$ par entreprise et équivaut à 6 % du chiffre d’affaires perdu.

Adopter le DataOps (industrialiser les flux)

Le DataOps, c’est l’équivalent du contrôle qualité dans une usine. On surveille en continu les flux de données, on détecte les anomalies et on les corrige rapidement.

Concrètement : si un pipeline tombe en panne, une alerte prévient immédiatement, ce qui évite un tableau de bord vide lors d’un comité de direction.

Suivre les coûts avec le FinOps de la donnée

Le FinOps est une méthode de gestion qui permet de maîtriser les coûts du cloud et de la donnée tout en maximisant la valeur créée pour l’entreprise.
Le stockage et le traitement explosent avec les volumes. Le FinOps data permet de répondre à une question simple : combien coûte un rapport ou une analyse ?

Cas concret : un groupe de distribution français a calculé qu’un tableau de bord stratégique coûtait 1 200 € par mois en infrastructure. En optimisant les requêtes, ils ont réduit la facture de 30 %.

Chiffre macro
: Gartner prévoit que les dépenses IT mondiales atteindront 5,4 trillions $ en 2025, soit +7,9 % par rapport à 2024. Sans suivi, les coûts peuvent vite s’envoler.

Intégrer la conformité dès la conception

Les obligations réglementaires se renforcent :

Corporate Sustainability Reporting Directive en Europe : publication de données environnementales et sociales.
Banque : l’EBA demande un reporting intégré pour réduire les coûts et améliorer la fiabilité.

L’enjeu est de rendre chaque donnée traçable : on doit pouvoir prouver son origine et ses transformations.

Cas concret : Un établissement bancaire français a automatisé son reporting réglementaire.

Résultat
: 1 semaines de travail réduites à 30 minutes grâce à la standardisation et à l’automatisation des contrôles.

Miser sur des architectures ouvertes (Lakehouse)

Le modèle Lakehouse associe le meilleur du data Lake (flexibilité) et du data Warehouse (puissance d’analyse).

Avantage : les données sont accessibles à plusieurs outils, sans enfermement propriétaire.

Cas concret
: Une entreprise industrielle a migré ses historiques de production (15 ans de données) vers un format ouvert.

Résultat :
une baisse de 40 % des coûts de stockage et la possibilité d’utiliser plusieurs moteurs d’analyse.

Harmoniser les indicateurs

Un des problèmes les plus fréquents : chacun calcule ses chiffres à sa façon. En 2025, les entreprises gagnantes sont celles qui établissent un dictionnaire unique des indicateurs.

Exemple
: “revenu client” a la même définition pour le marketing et la finance. Cela évite des discussions interminables en comité.

Activer les données dans les outils métier (reverse ETL)

Stocker des données ne sert à rien si elles ne sont pas utilisées. Le reverse ETL consiste à renvoyer les insights directement dans les outils du quotidien : CRM, logistique, SAV.

Cas concret : Un distributeur Retail français a intégré ses scores de fidélité dans son CRM.

Résultat :
les commerciaux ont priorisé les bons clients et augmenté de 15 % le taux de réachat sur 6 mois.

Exploiter le temps réel là où ça compte

Le temps réel n’est pas toujours nécessaire. Mais dans certains cas, il change tout :

• Détection de fraude en banque,
• Ruptures de stock en magasin,
• Suivi de production en usine.

Cas concret : Une enseigne a connecté ses ventes et ses stocks en quasi temps réel.

Résultat : 30 à 40 % de ruptures en moins et une satisfaction client accrue.

Mesurer l’adoption et la valeur

Un projet BI réussi se mesure par :

• Le nombre d’utilisateurs actifs,
• Les gains obtenus (temps, marge, réduction du churn).

Cas concret : Une usine a déployé un cockpit de suivi en temps réel.

Résultat :
une hausse de 12 % de productivité grâce à un meilleur suivi de l’OEE (rendement des équipements).

Conclusion

En 2025, les entreprises qui réussiront sont celles qui :

1. Maîtrisent la qualité et les coûts,
2. Respectent les réglementations,
3. Ouvrent leurs données à tous les métiers,
4. Mesurent la valeur produite.

Les 10 pratiques Data & BI — de la gouvernance à l’activation temps réel — ne sont pas des concepts théoriques. Elles ont un impact mesurable : des millions d’euros économisés, clients mieux servis, salariés mieux équipés pour décider.

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Prochain article :

« Se conformer tout en innovant : comment la réglementation pousse à un meilleur usage des données ».