Camélia, consultante et formatrice chez Stere informatique depuis 2021, intervenue sur des projets d’envergure et confrontée à différentes problématiques nous partage son expérience.

1. Quelles difficultés rencontrent les employés dans la compréhension de tableaux de bords Qlik Sense ?

Les difficultés que rencontrent les employés dans la compréhension de tableaux de bords QlikSense sont les suivantes :

  • Le manque de formation: les employés ne savent pas utiliser l’outil correctement et la navigation dans l’interface s’avère compliquée.
  • L’absence de conduite de changement: ils sont habitués à un outil spécifique (souvent Excel) sur lequel ils gèrent leurs données et créent eux-mêmes les tableaux de bords. Ils ne voient pas l’intérêt de changer d’outil car on ne leur montre pas assez les avantages de QlikSense (tableaux de bords dynamique, volume de données plus simple à gérer etc..). Surtout, il faut leur rappeler qu’on ne modifie pas leurs chiffres, on les affiche juste de manière plus claire.
  • Une mauvaise représentation de la donnée: un tableau de bord peut être mal construit. Les chiffres attendus sont alors difficiles à visualiser. Des chiffres importants peuvent aussi ne pas être visibles directement ou être cachés derrière d’autres chiffres moins importants. Dans ce cas, les besoins des employés sont à redéfinir.
  • Une mauvaise connaissance de Qlik: l’utilisateur ne sait pas utiliser toutes les fonctionnalités de la plateforme (Filtres, navigation entre les pages, création d’un rapport etc. ). Qlik permet le Self-Service, les utilisateurs peuvent analyser les données mais peuvent également modifier ou créer des graphiques eux-mêmes si besoin. Cette information passe souvent à la trappe !

 

2. Quel rôle joue la visualisation des données ?

La visualisation des données aide à :

  • Gérer une entreprise sur tous les aspects (management des équipes, gestion des finances de l’entreprise, …)
  • Comprendre rapidement les données stockées dans des bases de données de l’entreprise pour présenter de manière claire et simple les chiffres d’une entreprise.
  • Détecter les tendances diverses de l’entreprise par exemple les ventes, les besoins des clients et les évolutions des concurrents sur une période.
  • Communiquer clairement les résultats de l’entreprise pour soutenir les décisions prises par des services de direction (Lors de phase de recrutement par exemple, pour la réorganisation des différents services, …).
  • Identifier des anomalies de gestion au sein de l’entreprise. Par exemple, pour aider les employés dans les différentes opportunités qui peuvent s’offrir à eux en fonction de leurs compétences ou bien prendre des décisions pour éviter d’avoir des stocks invendus ou une production excessive d’un ou plusieurs produits de l’entreprise.

 

3. Dans quel contexte les employés d’une entreprise consultent des données chiffrées ?

Il faut savoir que toutes les visualisations d’un tableau de bord concernent à la fois des mesures (indicateur quantitatif, par exemple : un chiffre d’affaire, un quantité en stock, un nombre d’employés, …) et des dimensions (axes d’analyses diverses, par exemple, une année, un mois, une région, …).

Les employés d’une entreprise peuvent donc consulter tout types de données, il n’y a pas de limites.

En général, les différents chiffres de l’entreprise sont analysés en fonction des axes d’analyse suivants : Année, Mois, Pays, Région, Ville, Type de produits.

Mais ils peuvent concerner d’autres types d’axes. Par exemple, un employé du service marketing peut analyser les résultats des différents sondages réalisés par son équipe à un moment donné sur un produit ou évaluer les ventes en fonction des publicités faites sur une période. De la même manière, des employés du service RH peuvent évaluer le taux d’absentéisme des employés ou le turn over de l’entreprise d’une année à l’autre.

 

4. Qui utilise, analyse et travaille avec les données au sein d’une entreprise ? (Poste/métier/rang dans l’entreprise).

De nombreux postes travaillent avec les données au sein d’une entreprise.

Les premiers concernés par la gestion des données vont être les Data Analystes, les Data Scientistes et les Data Architectes qui vont gérer les bases de données et la préparation des données pour créer des tableaux de bords.

En revanche, tous les métiers peuvent-être amenés à analyser ou utiliser des données. Les plus importants à mon sens sont :

  1. Les directeurs et responsables financiers: pour surveiller les performances financières de l’entreprise et pour prendre des décisions en matière de budgétisation et d’investissement.
  2. Des responsables RH : pour analyser les performances des employés, les phases de recrutement et développer des politiques RH plus efficaces.
  3. Des responsables marketing pour comprendre les besoins et les habitudes des clients et cibler les campagnes publicitaires de manière plus efficace.
  4. Des chefs de produits: pour développer des produits et des services qui répondent à des besoins clients et différents de la concurrence.

 

5. Qui a le rôle d’interpréter les données et qui en tire le plus de bénéfices ?

Les Data Analystes et les Data Architectes sont là pour orienter l’interprétation des données à travers différents tableaux de bords. Cependant, tous les métiers peuvent interpréter les données et en tirer des bénéfices. C’est l’entreprise au global qui va en tirer le plus de bénéfices grâce à une bonne interprétation.

 

6. Quelles défaillances en termes de data literacy êtes-vous confrontée ?

Les métiers ne sont pas assez formés sur ce que sont que les données, les visualisations et les différents outils BI. Même les Data Analystes eux-mêmes perdent parfois l’objectif de ce qu’ils produisent. Parfois, une mauvaise communication avec les équipes implique le fait que l’on réalise des tableaux de bords sans savoir l’objectif. Si l’objectif n’existe pas, il faut en proposer, trouver des solutions pour l’entreprise. La data literacy, c’est un concept clé mais qui n’est pas assez connu.

 

7. Est-ce que toutes les personnes que vous avez en formation sont « data literate » ?

La plupart du temps non. Lorsque ce sont des informaticiens, ils sont formés sur l’outil QlikSense en regardant la partie technique ou développement uniquement. Ils ne pensent pas forcément « interprétation » ou « lecture » de la donnée. Le plus important pour eux c’est de ressortir les données comme elles le sont dans le fichier source.

Lorsqu’ils ne sont pas informaticiens, ils ne veulent pas lire les chiffres par peur de ne pas comprendre ce qu’il en ressort, ou ils ne vont pas chercher à regarder les chiffres parce que « ce n’est pas leur rôle ».

 

8. Dans les entreprises dans lesquelles vous êtes intervenue, à combien estimez-vous le pourcentage de « data literate » ?

Le nombre de personne « data literate » est assez faible globalement dans les entreprises. Je dirais qu’aux niveaux des services financiers, le taux de « data literate » est élevé (90%) mais pour le reste des services, le nombre est assez faible (15% globalement).

 

9. Quels sont les avantages selon vous à être « data literate » ?

Les avantages sont dans un premier temps de comprendre et d’analyser correctement les données. Cela peut aider une entreprise à faire d’énormes économies de temps et d’argent.

La « data literacy » permet aussi à tous les métiers de communiquer entre eux de manière claire et simple sur différents thèmes. La gestion de l’entreprise est donc optimisée à tous les niveaux.

 

10. Quel est le rôle de la « data literacy » pour le fonctionnement d’une entreprise, d’après votre expérience de consultante ?

Selon moi, le rôle de la « data literacy » est d’ouvrir des portes aux entreprises sur le travail de la donnée. Plus les données vont être analysées, interprétées et utilisées pour réaliser des décisions fortes, plus une entreprise a une chance de durer dans le temps. Aujourd’hui, les entreprises se digitalisent de plus en plus, et les données deviennent le cœur des études des ressources d’une entreprise, être « data literate » permet d’accélérer la digitalisation des services de l’entreprise.